En 2024, l’autoconsommation collective (ACC) s’impose comme une solution clé pour les collectivités locales, les agriculteurs et les industries qui souhaitent accélérer leur transition énergétique et réduire leur empreinte carbone. Ce mode de valorisation de l’énergie consiste à produire de l’électricité et à la partager entre plusieurs consommateurs proches géographiquement.
Selon les chiffres publiés fin juin par Enedis, 454 opérations d’autoconsommation collective sont actives au premier semestre 2024, avec plus de 100 opérations dans le Grand Ouest (Pays de la Loire, Bretagne, Normandie, Centre Val de Loire).
Lorsque l’on souhaite se lancer dans l’autoconsommation collective, il y a plusieurs éléments à prendre en compte :
- Qu’est-ce que l’autoconsommation collective ?
- Comment fonctionne l’autoconsommation collective ?
- Qui peut participer à un projet d’autoconsommation collective ?
- Quels sont les avantages de l’autoconsommation collective ?
Qu’est-ce que l’autoconsommation collective ?
L’autoconsommation collective est un circuit court de l’énergie : des producteurs valorisent l’électricité produite par leur centrale solaire auprès de consommateurs proches géographiquement (jusqu’à 20 km).
Quelle est la différence entre l’autoconsommation collective et individuelle ?
L’autoconsommation individuelle implique qu’une seule entité, produit et consomme sa propre électricité. La centrale photovoltaïque est directement raccordée sur sa propre installation électrique. Si une partie de la production n’est pas autoconsommée, le surplus est injecté sur le réseau public.
L’autoconsommation collective, quant à elle, permet à un ou plusieurs producteurs de partager l’électricité produite entre plusieurs consommateurs, constitués en une Personne Morale Organisatrice (PMO) et répartis sur une zone géographique définie. Dans le cadre d’une boucle d’énergie locale, l’électricité produite circule sur le réseau public.
Comment fonctionne l’autoconsommation collective ?
Dans une opération d’autoconsommation collective, il y a 5 acteurs :
- Les producteurs et consommateurs
- La Personne Morale Organisatrice (PMO)
- Le gestionnaire de distribution
- Les fournisseurs d’électricité
- Les acheteurs de surplus
Les producteurs et consommateurs se regroupent en une Personne Morale Organisatrice (PMO), souvent une association, pour gérer l’opération. Les participants définissent ensemble les règles de répartition de l’électricité produite localement, sans besoin d’équipement supplémentaire pour les consommateurs. On appelle l’ensemble de ces règles “clé de répartition”.
La PMO établit ensuite une convention avec le gestionnaire du réseau pour partager l’électricité. En France, 95% du réseau est détenu par Enedis. Une fois la convention signée avec la PMO, c’est lui qui est garant du bon fonctionnement du partage de l’électricité.
Solewa, membre fondateur de Wewise, a d’ailleurs pour ambition de devenir une PMO mandataire. L’objectif ? Faciliter les échanges entre les différents acteurs d’une boucle d’énergie en autoconsommation collective.
Les fournisseurs d’électricité interviennent lorsque la production en autoconsommation collective ne suffit pas à couvrir les besoins en électricité des consommateurs de la boucle.
Les acheteurs de surplus, à l’inverse, vont racheter l’excédent de production à travers des obligations d’achat. Chez Solewa, membre fondateur de Wewise, nous travaillons majoritairement avec EDF OA afin de vous garantir un tarif de rachat sur 20 ans.
Qui peut participer à un projet d’autoconsommation collective ?
Tout le monde peut faire partie d’une boucle locale de l’énergie ! Pour cela, trois conditions doivent être respectées :
Être proches géographiquement
L’arrêté du 21 novembre 2019 (modifié par l’arrêté du 19 septembre 2023) indique que la distance séparant les deux participants d’une opération d’autoconsommation collective (consommateur et/ou producteur) ne doit pas dépasser 2 kilomètres.
Ce périmètre peut être étendu sur dérogation auprès de la DGEC (Direction Générale de l’Énergie et du Climat) à :
- 10 km si l’ensemble des producteurs et des consommateurs se trouvent sur une ou plusieurs communes rurales ou périurbaines,
- 20 km si l’ensemble des producteurs et des consommateurs se trouvent sur une ou plusieurs communes rurales.
Être connecté au réseau de distribution public
Les consommateurs et producteurs doivent s’équiper d’un compteur communicant (Exemple : Linky). Enedis utilise le compteur pour mesurer à la fois, l’énergie produite et l’énergie consommée pour répartir l’électricité entre les différents membres de la boucle d’énergie, en fonction de la clé de répartition transmise par la PMO.
Pour devenir producteur et revaloriser votre électricité auprès de consommateurs voisins, vous devez avoir fait une demande de raccordement pour votre centrale solaire après le 6 octobre 2021.
Avoir souscrit à un contrat d’électricité
Généralement, une solution d’autoconsommation collective ne permet pas de couvrir 100% des besoins en électricité des consommateurs. Chaque consommateur doit donc souscrire individuellement à un contrat d’électricité auprès d’un fournisseur d’énergie pour compléter ses besoins.
Quels sont les avantages de l’autoconsommation collective ?
Dans le cadre de la loi relative à l’énergie et au climat de 2019, le Ministère de la Transition énergétique a fixé l’objectif d’atteindre une part de 33 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie en 2030. En ce sens, l’autoconsommation collective représente une réelle opportunité d’atteindre les objectifs fixés.
La valorisation de votre électricité en autoconsommation collective offre de nombreux avantages économiques, sociaux et environnementaux.
Une meilleure gestion de la production en électricité
En autoconsommation individuelle, il est difficile de consommer la totalité de sa production. C’est pourquoi la majorité des centrales solaires en autoconsommation individuelle se font avec une vente de surplus.
L’autoconsommation collective permet au producteur de mieux gérer sa production d’électricité avec 2 options :
- En autoconsommation avec vente de surplus à ses voisins
- En vente totale à ses voisins
Ici, l’électricité produite sera distribuée en totalité dans un environnement proche (20 km maximum). Dans ce contexte, on parle donc d’un circuit court de l’énergie avec une répartition maîtrisée de l’électricité.
De plus, le tarif de vente de son électricité, que ce soit en vente de surplus ou en vente totale sera plus élevé que celui fixé par l’acheteur de surplus.
Ainsi, le producteur devient acteur de la décarbonation positive et génère un revenu complémentaire plus important que dans le cadre d’une vente de surplus.
Une meilleure maîtrise de sa facture d’électricité
Alors que le prix de l’électricité ne cesse d’augmenter, s’il fait partie d’une boucle en autoconsommation collective, le consommateur bénéficie d’un tarif plus avantageux que celui proposé par un fournisseur d’électricité.
Par exemple, dans le cadre d’une boucle d’autoconsommation collective située en Vendée, où Solewa est membre fondateur de Wewise qui agit en tant que producteur, les consommateurs profitent d’un tarif 20 % moins cher que celui proposé par les fournisseurs d’électricité.
Cela permet donc au consommateur de réduire sa facture d’électricité, même si la production ne couvre pas 100% de ses besoins.
Le consommateur s’engage donc dans une boucle d’énergie renouvelable. Il profite d’une facture d’électricité maîtrisée grâce à un tarif moins cher établi sur une période définie en accord avec le producteur.
Une démarche orientée vers la décarbonation
L’autoconsommation collective permet de produire de l’électricité à partir d’une ressource naturelle inépuisable, le soleil.
Elle permet de rassembler des acteurs qui partagent des valeurs communes autour de la décarbonation positive en produisant et consommant une électricité verte et locale.
En prenant part à une boucle locale d’énergie, vous contribuez à développer la part des énergies renouvelables en France.
En bref
L’autoconsommation collective se présente comme une solution prometteuse pour répondre aux enjeux de la transition énergétique et de la décarbonation.
Avec 454 opérations actives en juin 2024, cette pratique permet de valoriser localement l’énergie solaire, de maîtriser sa facture d’électricité et de réduire les émissions de CO2.
En réunissant producteurs et consommateurs au sein de boucles locales d’énergie, l’ACC favorise une gestion plus efficace et durable de la production d’électricité en facilitant l’intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique local.